Alors que le pionnier camerounais nous a quitté il y a maintenant 20 ans, le label PeeWee! redonne vie à l’une de ses pièces maitresses.
1997. Paris. La capitale faisait encore office de sono-mondiale. On pouvait facilement y croiser les grandes figures de la musique africaine tels que Manu Dibango, Salif Keïta, Papa Wemba, Ray Lema, Mory Kanté ou encore Ismaël Lô. Loin des sentiers battus et des agitations de l’industrie, Francis Bebey faisait alors figure de référence pour tous ces petits cousins célèbres. Il suscitait partout respect et curiosité. C’était un pionnier incontestable et un secret bien gardé.
C’est au cours de cette année que le Camerounais enregistra l’album Dibiye, aujourd’hui considéré comme l’un de ses meilleurs. Un disque qui a en effet marqué son temps, influencé une génération de world musiciens, bercé les amoureux d’Afrique, alimenté les samplers de tous horizons et fait les beaux jours des radios dites « spécialisées ».
« Francis s’est reconnu dans ce disque. Il en était fier et heureux. Il semblait penser que c’était une pièce importante, jusque-là manquante, de tout son travail, de toute son Œuvre », souligne Vincent Mahey, l’ingénieur son qui accompagna Francis tout au long de l’enregistrement. « C’est sous son autorité que les sons élémentaires des flûtes pygmées, des sanzas et des peaux, s’organisaient en boucles hypnotiques, en répétitions transcendantes, en chants incantatoires ou en hymnes simples. Il conduisait son voyage comme on fabrique son pain. »
Presque 25 ans après, Dibiye n’a pas pris une seule ride. Enrichi de notes et d’un entretien, le label PeeWee le rend de nouveau disponible à tous le 28 mai 2021, 20 ans jour pour jour après la triste disparition de Francis Bebey.